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« Plus, plus, moi, moi ». Voici le petit surnom que nous avons trouvé à Clara qui estime qu’il en faut toujours « plus, plus », pour « moi, moi ». Petit clin d’œil, donc, pour le titre de cet article qui s’est rapidement imposé depuis notre arrivée en Norvège. À la lecture du guide déjà, nous avions étés inondés de superlatifs : « le fjord le plus long », « le glacier le plus grand », « le point le plus au nord », et même « la brasserie la plus septentrionale ». Et une fois sur place, rien n’a été démenti. On a même trouvé des « plus plus » rien qu’à nous !

 

Mais commençons par le commencement, et surtout par l’image la plus souvent associée à la Norvège : les fjords. Ce sont ces bras de mer qui rentrent dans les terres. Certains ne sont que de profondes baies, mais parfois la mer pénètre sur des centaines de kilomètres à l’intérieur des terres. Quarante périodes de glaciation / déglaciation successives ont permis de sculpter ces profondes vallées dans lesquelles les eaux des mers alentours s’engouffrent à présent. Je ne saurais vous dire combien il y a de fjords en Norvège, mais chacun a sa particularité, son petit « plus » à lui. Ainsi, nous connaissons maintenant le fjord le plus étroit (le Naerofjord), le fjord le plus long (le Sognefjord), et le fjord le plus photographié de Norvège (le Geirangerfjord). On a beau savoir en quoi chacun est différent des autres, après en avoir longé un certain nombre, on finit par tous les trouver pareils : de l’eau salée très calme et turquoise, enclavée entre deux montagnes, et le long de laquelle s’éparpillent de petits villages.

Mais bon, ce qui est sympa aussi avec les fjords, c’est qu’en plus de les longer, on peut les traverser. En bac. Et la Norvège devient ainsi le pays où nous avons pris le plus de bacs. Une bonne quinzaine, à la louche. Pour des traversées allant de 10 minutes à 1h.

Et tout comme le bac est pratique pour traverser les fjords, le tunnel n’a pas son pareil pour traverser les montagnes ! Oui, je vois que vous commencez à vous faire une assez bonne idée de la topologie des lieux : une montagne, avec derrière un fjord, lui-même suivi d’une montagne qui cache un autre fjord… et ainsi de suite. En pratique, sur la route ça donne : un tunnel, suivi d’un bac, suivi d’un tour de la montagne (en longeant le fjord), suivi d’un pont, puis d’un tunnel… Pas étonnant que le tunnel routier le plus long du monde se trouve en Norvège : 24,5 km creusés à l’explosif dans la montagne ! On ne pouvait pas faire autrement que de l’emprunter celui-là. Et puis du coup, avec tous ces tunnels, les norvégiens s’amusent : ils font des tunnels en colimaçon, et même des tunnels qui se croisent avec des ronds-points souterrains au milieu. Ah ! L’humour nordique !!

En tout cas ce qui est sûr, c’est qu’au milieu de toutes ces infrastructures, c’est surtout en Norvège que nous avons croisé le plus de camping-cars (un véhicule sur 3 en moyenne, souvent plus dans les coins touristiques), et le plus de touristes français. Nous qui pensions nous retrouver dans un pays dont nous ne comprendrions pas la langue, nous nous surprenons à comprendre tout ce qui se dit autour de nous… un peu trop souvent à notre goût.

Mais revenons à nos moutons (nombreux sur les bords des routes, eux aussi)… Au sommet des montagnes, il n’est pas rare de voir de la neige encore à cette saison. Les plus hauts sommets dépassent à peine les 1 800m d’altitude, mais la latitude aidant, certaines neiges sont ici éternelles, et de nombreux lacs des hauts plateaux restent gelés une bonne partie de l’été. Dans ces conditions, cela ne vous surprendra pas d’apprendre que le plus grand glacier d’Europe du nord se trouve lui aussi en Norvège. Il s’agit du Jostedalsbreen, et nous sommes allés nous promener le long d’un de ses bras, le Briksdalsbreen. Un petit air de Fitz Roy, avec tout de même un peu moins de vent.

Si vous allez regarder les photos de notre séjour ici, vous verrez que nous sommes (encore) souvent au bord de l’eau : mer, lacs, cascades, fjords, … on n’a que l’embarras du choix pour trouver des bivouacs calmes et sympas. Mais cet aspect « aquatique » a d’autres avantages. C’est par exemple ici que nous aurons mangé le plus de saumon fumé (une fois par semaine en moyenne… et une belle part à chaque fois :) ). Saviez-vous que 75% du saumon d’élevage consommé dans le monde venait de Norvège ? Alors je ne vois pas pourquoi on n’en aurait pas profité en étant sur place !

Malheureusement, il y a aussi des jours où on ne voudrait tout simplement par voir d’eau. Car quand on en est déjà entouré à longueur de temps, on n’a pas envie qu’en plus elle tombe du ciel. Cela dit, la pluie qui nous accompagne depuis notre arrivée ici nous aura permis d’ajouter à notre palmarès la promenade à cheval la plus humide du Tourmallet (5cm d’eau en moyenne dans chaque botte) ! Rien que ça !

Quant à la plus grande surprise, elle nous vient aussi de l’eau, et plus particulièrement de sa couleur. Je ne me serais jamais imaginée trouver dans le nord de la Norvège des plages de sable blanc et des eaux turquoises à en faire pâlir bon nombre d’anses antillaises ou seychelloises. Vingt degrés de plus, et je troquais la doudoune pour le maillot de bain !

Bref, vous l’aurez compris, la Norvège, c’est beau. Mais jusqu’à il y a quelques jours, nous restions un peu sur notre faim au niveau de la faune. Sur le continent américain, nous croisions beaucoup plus souvent des animaux sauvages au cours de nos déplacements. Ici pas d’écureuils qui grimpent aux arbres dans les parcs, pas de guanacos au bord des routes, et même les animaux domestiques se font plus rares. À peine étions-nous arrivés à la conclusion que « c’était mieux avant » que nous faisions les rencontres animalières les plus improbables :

  • nous avons vu des baleines et des cachalots, à quelques mètres de nous. Certes, il a fallu endurer le mal de mer, mais que répondre quand en retour Aloïs me dit « Merci maman de nous avoir fait voir ça. Ça valait vraiment le coup d’avoir un peu mal au ventre !» ?
  • nous avons aperçu nos premiers élans au bord de la route. Un peu plus tard, dans un parc animalier (le plus septentrional d’Europe) nous en avons même nourris et caressés.
  • nous avons caressé des renards polaires tout doux.
  • à l’aquarium de Tromso, les filles ont dressé un phoque.
  • nous croisons désormais régulièrement des rennes en train de paitre en bord de route.
  • nous nous sommes même fait piquer notre goûter par la mouette la plus voleuse d’Oslo !

Certes, tout cela a été parfois un peu « organisé », mais les souvenirs resteront longtemps dans les esprits des petites et des grands.

 

Tout comme le souvenir d’avoir atteint le point le plus au nord de l’Europe : le Cap Nord. À la pointe de la falaise, un globe métallique marque « le bout du bout ». À l’horizon il n’y a que la mer, et les pensées que chacun veut bien y mettre : rêve de Pôle Nord et d’aventure, plaisir de partager cet instant avec toute sa famille, envie de préserver toutes les belles choses que notre planète nous offre, rentrer prendre le goûter (eh oui, certains pensent avec leur estomac dans la famille !)…

 

Enfin, pour profiter de toutes ces facettes norvégiennes, heureusement que nous avions de grandes journées. D’autant plus grandes que depuis que nous avons passé le cercle polaire arctique, le soleil ne se couche plus. On peut difficilement faire un jour plus long que 24h, mais nous en sommes tout de même à 19 journées sans nuit… et ce n’est pas encore fini. Il nous reste encore quelques jours pour tenter d’apercevoir le soleil de minuit (sans nuages), avant de passer le cercle arctique dans l’autre sens, en Finlande, notre 14ième pays.

 

Retrouvez toutes les plus belles photos de la Norvège dans "Les Images du Tour".

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